Deux fois par an, je prends ma valise et pars en Chine et à Hong Kong pour visiter les usines et les salons produits. D'habitude, à l'entrée de ces derniers, c'est l'affluence et l'on n'y parle que de business.Cette fois-ci, pourtant, la crise déclenchée aux Etats-Unis touche toute la planète et la Chine n'echappe pas au marasme.
Le jour de son ouverture, le Cantonfair a réuni 20 000 fabricants pour 5 000 visiteurs ; voir des allées vides sur ce salon était inimaginable il y a encore deux mois.
Avec la crise, l'inquiétude est palpable.
La concurrence acharnée des fabricants chinois entre eux et les exigences des acheteurs étrangers ont poussé les prix de plus en plus vers le bas. Jusqu'à ce jour, les usines chinoises trouvaient satisfaction grâce au volume des commandes. Le hic, c'est que les américains sont sans doute les premiers acheteurs de cadeaux de Noel au monde. Avec moins de commandes, c'est moins de revenus mais toujours autant de salaires d'ouvriers à payer. Du jour au lendemain, plusieurs grandes usines chinoises ont dû déposer le bilan : une vraie catastrophe sociale. (Smart Union Group : 7000 ouvriers au chômage avec déjà 6 semaines de salaires restés impayés ; Chuangyi Toys Co. Ltd : 800 salariés virés)
Pourtant, on ressent déjà l'optimisme qui revient, on reste philosophe. La Chine a connu pire, la Chine s'en sortira de toute évidence. Le gouvernement américain ne vient-il pas quémander de l'aide à la Chine, devenue la banquière du monde ?
Et surtout, La Chine, c'est 1,3 milliards d'habitants. En période de crise, le pays peut encore compter sur son marché intérieur. Comble de l'ironie dans le contexte actuel, c'est le monde libéral et capitatiste le plus effréné qui se converti au communisme.